Epargne projet : comment investir son argent ?

Pour ce premier article du blog consacré à l’investissement, nous allons aborder les bases, présenter les points de vigilance et les étapes pour investir son argent, et donner quelques astuces de départ pour faire fructifier votre épargne projet.

Nous aurons l’occasion d’approfondir tous ces aspects dans des articles spécifiquement dédiés plus tard.

Warning. Pour rappel, le blog du renard argenté est une initiative fondée sur des expériences personnelles et professionnelles. Toutefois, Foxy n’est pas conseillère en investissement agréée par l’Etat.

Nous vous proposons ici un article informatif, pour prendre connaissance de différents types de placements. C’est de l’éducation financière. A vous ensuite, d’étudier les avantages et risques en fonction de votre propre situation et, idéalement, de prendre conseil auprès d’experts agréés.

Investir : en quoi ça consiste ?

Pour commencer, il faut d’abord comprendre en quoi consiste l’investissement.

Avant d’investir son argent, il est essentiel de disposer d’une épargne de sécurité équivalente à au moins trois mois de salaire.

L’épargne supplémentaire correspond alors à votre épargne projet. Cette dernière va servir à financer vos futurs projets quel qu’ils soient : constituer un apport pour un achat immobilier, épargner pour acheter une voiture ou payer votre mariage…

L’épargne de sécurité peut être conservée sur une solution d’épargne classique comme le livret A. Ce type de livret vous permet d’avoir l’argent immédiatement à disposition, est particulièrement sûr et bénéficie d’un avantage fiscal. S’il est assorti d’un taux d’intérêt qui permet de faire fructifier la somme, ce taux est tellement faible, qu’à l’heure actuelle, il est inférieur à l’inflation.

Pour investir, vous devez donc disposer d’une somme dont vous n’avez pas un besoin immédiat. Cette épargne disponible, vous allez la placer sur des produits qui vont vous permettre d’obtenir un meilleur rendement (donc avec un meilleur taux d’intérêt) qu’une solution d’épargne classique. Ils comportent néanmoins un risque plus élevé, même si celui-ci peut être maîtrisé et considéré comme modéré.

Un investissement consiste donc à mettre son argent dans un produit financier ou immobilier qui va prendre de la valeur.

Bon à savoir. Par conséquent, acheter une nouvelle voiture ou un iPhone est bien une dépense, pas un investissement, parce que l’objet est destiné à perdre de la valeur.

Les manières d’investir sont nombreuses. On pense souvent à l’achat immobilier et aux actions, mais il est possible d’investir dans bien d’autres choses, comme l’art notamment.

On distinguera ici également l’investissement de la spéculation.

Quand vous investissez votre argent, vous le placez sur un produit avec un certain rendement, qui vous permet normalement de récupérer votre capital, avec un gain supplémentaire, sur le long terme.

Même si le risque existe, il est moindre qu’en spéculation, mais le rendement est moindre également.

La spéculation revient donc à mettre son argent sur des supports financiers avec un risque d’échec, et même de perte de capital, bien plus important, en visant un rendement beaucoup plus élevé sur le court terme. C’est le cas notamment de certaines actions et des crypto-monnaies. Cette démarche s’approche plus du pari que de l’épargne.

Différents types de placement pour son épargne

Investir en bourse

La bourse est à la fois l’investissement le plus connu, mais il véhicule de nombreux a priori.

Pour rappel, il s’agit d’un marché sur lequel vendeurs et acquéreurs échangent des instruments financiers, dont les plus connus sont les actions.

On distinguera deux aspects : les instruments financiers à acheter et vendre, et les comptes pour réaliser ces investissements.

1. Les instruments

  • Les actions

Une action correspond à une partie du capital d’une entreprise. On peut comparer cela à un titre de propriété, qui vous donne droit à une partie des bénéfices.

Pour que votre investissement soit rentable (vous rapporte des bénéficies), il faut donc que l’entreprise le soit également.

Deux stratégies possibles. Vous pouvez soit acheter des actions « en direct » (vous achetez contre une somme définie une partie du capital d’une seule ou de peu d’entreprises), soit le faire via des fonds ou des ETF (paniers rassemblant des actions et/ou obligations différentes). Pour une même somme, les ETF permettent donc de diversifier davantage, facilement et à moindre frais.

  • Les obligations

Les obligations sont en fait des formes de prêts aux entreprises ou gouvernements. Ceux-ci vous remboursent donc ensuite ce prêt avec des intérêts (taux de rendement fixe).

Cet investissement est plus sûr que les actions, même s’il comporte toujours un risque. Ainsi, les « fonds euros » (que l’on peut trouver dans les assurances-vie) sont souvent composés d’obligations (d’Etats et d’entreprises). A noter. La performance des fonds euros est garantie.

2. Les comptes pour l’investissement

  • L’assurance-vie

L’assurance-vie est un placement relativement accessible et permet de choisir le type de versements qui vous convient (programmés, ponctuels ou un capital unique placé au départ et auquel vous ne touchez plus par la suite).

Point fort. A l’exception des prélèvement sociaux sur les fonds euros et des retraits que vous pourriez effectuer avant une certaine date, l’assurance-vie est défiscalisée.

Point faible. La gamme d’investissements est restreinte et les performances varient beaucoup.

  • Le compte-titres ordinaire

Le compte-titres ordinaire est un support d’investissement, lié à votre compte bancaire, qui permet d’acheter et vendre des actions.

Point fort. Il n’y a pas de plafond, pas de limite internationale, et vous pouvez faire des retraits quand vous le souhaitez.

Point faible. Il n’y a pas d’avantage fiscal prévu sur ce produit.

  • Le PEA

Le PEA est une forme de compte-titres, plafonné à 150 000 €, qui permet d’investir dans des fonds d’actions européennes (entreprises et Etats de l’Union Européenne).

Point fort. Une fiscalité avantageuse : au bout de 5 ans, vous n’aurez que les prélèvements sociaux sur les bénéfices à payer.

Point faible. Aucun retrait n’est possible avant cette date sans passer par la clôture du PEA.

Investir dans l’immobilier

La pierre reste encore l’investissement préféré des Français. Aujourd’hui, ce type d’investissement se décline au-delà du patrimoine physique, qui consistait à acheter sa résidence principale, puis une résidence secondaire. Il est donc possible d’investir dans l’immobilier tout en restant locataire si tel est votre choix.

  • L’investissement locatif

L’investissement consiste dans l’achat d’un bien immobilier (maison, appartement, garage, local commercial…) que vous allez mettre en location.

Point fort. Il s’agit d’un investissement tangible que vous pouvez louer, puis revendre si nécessaire.

Point faible. Être propriétaire implique des frais (somme importante pour l’achat, taxe foncière, entretien du bien, frais de copropriété ou d’agence immobilière…), ainsi qu’un risque lié aux locataires (défaut de paiement de loyer, dégradation du bien…).

  • Les SCPI

Une Société Civile de Placement Immobilier (SCPI) détient des parcs immobiliers divers (immeubles d’habitation, bureaux, médicaux, crèches, écoles…). Vous pouvez investir des sommes, petites ou importantes, auprès de celles-ci et toucher un bénéfice proportionnel sur les loyers.

En fonction du type de SCPI choisie, vous pouvez également viser des objectifs différents : un complément de revenus avec les SCPI de rendement, ou une plus-value à la revente, ou encore une défiscalisation…

Point fort. Vous investissez dans l’immobilier sans devoir assumer l’entretien du bien et le suivi des locataires comme dans un achat en direct. En outre, les sommes investies peuvent être nettement moindres, alors que les rendements sont plutôt bons.

Point faible. Le risque de vacance locative reste présent, mais la diversification qu’offre la SCPI permet de les limiter.

  • Le crowdfunding immobilier

Le crowdfunding est une forme de financement participatif. On fait appel à des particuliers pour lever des fonds pour financer des constructions immobilières.

Lorsqu’un promoteur immobilier doit lancer la construction d’un complexe (quel qu’il soit), il doit faire un emprunt bancaire important. Pour avoir une chance d’obtenir les fonds de la banque, il doit fournir un apport. Les montants étant colossaux l’apport nécessaire pour bénéficier du crédit bancaire est également colossal (au moins 30 % du montant total du projet).

C’est là qu’entre en jeu le crowdfunding immobilier. Les promoteurs vont présenter un dossier complet aux responsables d’une plateforme (comme Homunity). Des experts vont étudier leur demande, comme le font les banques. Si le dossier de l’entreprise et le projet présentent les garanties de confiance nécessaires, le projet est publié sur la plateforme.

Les particuliers peuvent alors investir de l’argent dans le projet de leur choix. Le billet d’entrée étant d’environ 1 000 €, vous pouvez par exemple choisir d’investir de petits montants sur plusieurs projets pour minimiser les risques.

Au bout d’un à deux ans, votre capital vous est reversé avec les intérêts.

Quels sont les points de vigilance avant d’investir son argent ?

L’épargne de précaution. Avant d’investir votre argent, quel que soit le placement, il est essentiel que vous ayez derrière vous une somme d’argent significative en cas de coup dur ou simplement de dépense imprévue. C’est votre « épargne de sécurité ». Elle doit correspondre à au moins 3 mois de revenus.

Pour des astuces épargne, vous pouvez lire notre article consacré à la Méthode 50/30/20.

Le niveau de risque. Le niveau de risque d’un investissement dépend du risque

  • de contrepartie (une personne physique ou morale fait défaut),
  • de liquidité (en fonction de l’investissement, votre capital peut être ou non assuré),
  • du marché (l’évolution d’un marché est incertaine, le rendement n’est ainsi pas toujours garanti, les cours montent et baissent),
  • de concentration (quand vous placez toute votre épargne sur un seul produit ou projet),
  • du change (si vous investissez dans un projet ou produit étranger, la devise peut fluctuer et impacter votre investissement), et le risque spécifique au produit financier.

L’idée pour bien investir est donc de mesurer ces risques en fonction de vos objectifs et projets. Vous pouvez vous renseigner sur chacun de ces risques au moment de faire votre placement. Si le risque ne peut être nul, il peut être minimisé autant que possible.

Privilégier la diversification et le long terme. La diversification des investissements va directement permettre d’éliminer le risque de concentration.

Les frais à prévoir. En fonction de l’investissement et de l’intermédiaire choisi, vous aurez probablement des frais. Ceux-ci ne présentent pas nécessairement un risque pour votre capital investi, mais peuvent affecter et réduire (parfois fortement) votre rendement. Consulter systématiquement les grilles tarifaires et demander que soient explicités certains frais avant de vous lancer limite les surprises et les coûts inutiles. N’oubliez pas les frais liés à la fiscalité. Peu de produits sont défiscalisés (= vous ne payez pas d’impôts sur les bénéfices). Renseignez-vous également sur cet aspect avant de choisir un produit plutôt qu’un autre.

Les grandes étapes pour bien investir son argent

  1. Approfondir ses connaissances sur les différents produits d’épargne.
  • Se fixer des objectifs :

    • Investissez-vous pour financer à long terme un projet ? Mariage, enfants, études des enfants ou plutôt vous assurer un complément de revenus pour la retraire, voire pour faire fructifier tranquillement et mieux que sur un livret A votre épargne sans but dans l’immédiat ?
    • De quel montant (réaliste et atteignable) auriez-vous besoin financer ce projet ?
    • Sur combien d’années envisagez-vous d’investir la somme ?

  • Par conséquent, quel est le rendement minimum du produit sur lequel vous devriez investir pour atteindre cet objectif ?
    Le rendement, c’est comme le taux d’intérêt, à savoir le pourcentage de progression de la valeur des sommes investies (1000 € à 5 % sur un an = 1050 € au bout d’un an).
  • Quel est le niveau de risques que vous êtes prêt à (et en mesure de) prendre ?
    On a mentionné le risque de rendement 0, voire négatif, avec un risque de perte de capital. Si vous ne disposez pas de grandes sommes d’argent à placer, il est souvent conseillé de se reporter du des placements à moindre risque, même si ceux-ci annoncent des rendements plus faibles. Sur le long terme, ils sont toujours plus intéressants qu’un livret A.
  • Consultez des experts des solutions privilégiée et comparer plusieurs options.
    Donner une attention particulière aux frais est important. Avant d’investir, posez toujours la question des frais. Une grille tarifaire exacte doit vous être présentée et expliquée.
  • A cette étape, vous avez toutes les armes en main, alors lancez-vous !
    Si les risques vous effraient, privilégiez les solutions les plus rassurantes pour commencer.

Merci d’avoir lu cet article jusqu’au bout !

Nous reviendrons avec des thématiques plus approfondies sur certains investissements parmi les différentes astuces budget de Foxy, le renard argenté.